Sonnet
Sonnet
Enfin cet homme heureux gît dessous une pierre.
Le feu de ce grand astre est éteint pour jamais,
Et ce fameux héros n’a laissé sur la terre
Que le seul souvenir qu’on doit à ses beaux faits.
Il mit dedans les fers la discorde importune,
Il vainquit plus souvent qu’il ne fut combattu,
Et l’on voit en son sort que jamais la Fortune
Sur de si hauts degrés n’éleva la vertu.
Son roi, par ses conseils suivi de la victoire
S’est mille fois ouvert le temple de la Gloire,
Et d’une aimable paix moisonne tout le fruit.
Et toutefois, Passant, l’auteur de ces merveilles,
Malgré tant de travaux et tant d’illustres veilles,
N’est plus qu’un peu de poudre et que beaucoup de bruit1 .
- 1Voir *0528
Tableau de la vie de Mazarin, p.210-11 - BHVP, MS 551, p.41-42