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Les Ci-gît de l’âge classique

 

La littérature satirique versifiée de l’âge classique, en dépit d’un irrespect constitutif du genre, est plutôt conservatrice dans ses modes d’expression qui ne varient guère jusqu’à la Révolution. Elle a ses modèles rhétoriques inusables dont l’épigramme, quatrain en vers octosyllabiques, est le plus connu, car de loin le plus utilisé. Elle pratique avec constance la chanson, enfilant les couplets sur des airs à la mode, etc.

 

Un de ses sous-genres est à ce jour passé relativement inaperçu, quoique très fréquemment pratiqué : l’épitaphe satirique, que l’on conviendra ici d’appeler Ci-gît par référence à son entame constante.

 

Quiconque s’est aventuré dans les chansonniers du temps n’a pas manqué d’en rencontrer presque à chaque page des exemples. Le Ci-gît fleurit en toute occasion. Il n’est même pas besoin que la victime soit officiellement décédée pour qu’elle surgisse. Au besoin elle devient l’arme du moraliste qui en quatre vers va se moquer d’un travers qui ne vise pas une personnalité connue. Il est des Ci-gît de buveurs, d’avares, de lâches, etc.

 

Cependant l’épitaphe satirique a pour cible privilégiée les puissants du jour que la mort rabaisse au sort commun et qui, incidemment, ne peuvent plus s’en prendre au moqueur qui leur délivre ainsi un billet d’enterrement qui aurait été peu de leur goût. On est en particulier frappé par la prolifération parfois extravagante qui suit la disparition des potentats. Richelieu (323 poèmes !), Mazarin (143), Colbert (83), Louis XIV (168) ont ainsi excité successivement la verve des poètes satiriques.

 

L’idée est venue de les rassembler en un site spécifique qui mette en valeur un procédé dont l’importance n’a, à ce jour, pas encore été assez reconnue.

 

Contrairement aux trois autres sites qui pratiquent la coupure chronologique, les Ci-gît ici rassemblés sont indifféremment du XVIIe ou du XVIIIe siècle. Nous n’avons pas même résisté à à la tentation d'en accueillir quelques-uns antérieurs ou postérieurs à cette époque, quand ils nous ont paru particulièrement savoureux ou intéressants.

 

Lorsqu'ils ont un intérêt historique, ces textes sont aussi présents dans les autres sites. Dans ce cas est mentionnée la cote correspondante dans une note figurant à la fin du poème, ce qui permet de trouver d'autres références et/ou informations. En effet dans le site Ci-gît, n'est en cas général mentionnée  qu'une seule référence.

 

Rappel. La cote est précédée du sigle attribué par convention  à la base correspondante:

$ : Satires18_Vers : https://satires18.univ-st-etienne.fr/

£ : Satires_18_Prose : https://satires18-prose.univ-st-etienne.fr/

* : Satires17_Vers : https://satires17.univ-st-etienne.fr/

Aucun sigle pour Ci-gît : https:ci-git.univ-st-etienne.fr/

 Ainsi la fiche 0300 contient un renvoi à *0437 qui propose à cette place la même fiche dans Satire17_vers.

 

BIBLIOGRAPHIE


Principaux fonds utilisés, suivis de leur abréviation. On se reportera au besoin, pour les références rares, à la Rubrique Bibliographie du site Satires18.


Manuscrits

Paris, Bibliothèque Nationale de France : Collection Fonds Français (F.Fr.); Nouvelles Acquisitions Françaises (NaF)

Paris, Bibliothèque de l'Arsenal (Arsenal)

Paris, Bibliothèque Mazarine (Mazarine)

Lille, Bibliothèque Municipale, Manuscrits (Lille)

Lyon, Bibliothèque Municipale, Manuscrits (Lyon BM, MS)

 

Imprimés

Correspondance littéraire de Karlsruhe (1757-1782), Paris (Champion) et Genève (Slatkine) (CLK)

Correspondance secrète, politique et littéraire ou Mémoires pour servir à l'histoire des cours, des sociétés et de la littérature en France depuis la mort de Louis XV, Londres, Adamson, 1787-1790, 18 vol.

Claude Gagnière, Pour tout l'or des mots. Bouquins, Robert Laffont, 1996

Sautreau de Marsy, Claude Sixte], Nouveau siècle de Louis XIV, ou Poésies-anecdotes du règne et de la cour de France, avec des notes historiques et des éclaircissements, Paris, Buisson, 1793, 4 vol. (Réédition : Paris, Buisson, an XIII [1804])

Bruzen de la Martinière,1735.

Nouvelles de l’autre monde touchant le cardinal de Richelieu. Avec un recueil des épitaphes latines et française faites en sa mémoire, Paris, 1643.

Piron, Alexis, Oeuvres complètes illustrées d'Alexis Piron, Paris, 1928-1931, 10 vol.

Raunié, Emile, Chansonnier historique du XVIIIe siècle. Recueil de chansons, vaudevilles, sonnets, épigrammes, épitaphes et autres vers satiriques et historiques, formé avec la collection de Clairambault, de Maurepas et autres manuscrits inédits, Paris, 1879-1884, 10 vol.

Pierre-Antoine de La Place, Recueil d’épitaphes sérieuses, badines, satiriques et burlesques, de la plupart de ceux qui, dans tous les temps, ont acquis quelque célébrité par leurs vertus ou qui se sont rendus fameux, soit par leurs vices, soit par leurs ridicules

[Boureau-Deslandes], Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant. Nouvelle édition augmentée d'épitaphes et autres Pièces curieuses qui n'ont point encore paru, Amsterdam, 1776.

Sottisier ou recueil de B[étises], .S[ottises] et F[adaises], Paris, 1717. 

Suard, Jean-Baptiste, Correspondance littéraire avec la margrave de Bayreuth (1773-1775), édition établie, présentée et annotée par Eric Francalanza, Paris, Champion, 2010.

Le Tableau de la vie et du  gouvernement de Messieurs les cardinaux Richelieu et Mazarin, et de Monsieur Colbert, représenté en diverses satires et poésies ingénieuses ; avec un recueil d’épigrammes sur la vie et la mort de Monsieur Fouquet, et sur divers choses qui sont passés à Paris en ce temps-là, A Cologne, chez Pierre Marteau, 1693. (Certains exemplaires sont datés de 1694)

Le Trésor des épitaphes pour et contre le cardinal [de Richelieu]. Imprimé par I.I. à Anvers. 16p. + 4 p. ms