Sans titre
Tous les flambeaux qui sur ma tombe
Reluisent après mon trépas
Ne sauraient m’éclairer là-bas
Ni empêcher que je ne tombe.
A quoi bon cette pompe funèbre ?
Je ne suis plus cet éminent
A quoi me servent maintenant
Tant de messes que l’on célèbre ?
J’ai vécu d’une étrange mode
Beaucoup de Français sont témoins
Que j’ai fait verser pour le moins
Autant de sang que fit Hérode.
Que mon sort est déplorable !
Maudite soit l’ambition.
J’entends à ma confusion
Donner l’arrêt irrévocable
Amis, cesse vos chants stériles
Et retournez en vos maisons.
Vos prières sont inutiles,
Dieu n’entend point vos oraisons.
Vous, parents que le bien aveugle,
Détestant mon adversité,
Restituez par charité
Le sang que j’ai tiré du peuple1 .
- 1Voir *0119
Arsenal 3128, f°23v-24r