Aller au contenu principal

Sans titre

                        Sonnet

Enfin Colbert est mort, je n’en ai point d’ennui ;

Il n’en reste plus rien dans l’esprit du vulgaire

Que l’ombre d’un atrabilaire

Qui s’évanouit comme lui.

 

Il ne servit jamais ni de solide appui,

De Mécène, d’ami, ni d’ange tutélaire

Et ce qui me met en colère

L’on en parle encore aujourd’hui.

 

Un potiron de cour que le soleil fit naître,

De simple serviteur devint ministre et maître,

Mais sa vie et sa mort ont de pareils instants.

 

L’on a vu ce serpent naître avec des canailles

Et le soleil lui fait sans l’effort du printemps

Quitter avec sa peau ses brillantes écailles1 .

  • 1Voir *0374

Numéro
0468


Année
1683


Personnalité
Colbert, Jean-Baptiste (1619-1683), homme d’État


Nombre de vers
Sonnet

Métrique
Mêlée

Finalité
Critique


Références

Tableau de la vie de Colbert, p.269-70