Sans titre
Sonnet
En vain je me croyais d’une immortelle essence,
La mort vient de trahir mes desseins orgueilleux,
Je maîtrisais les rois, je méprisais les dieux,
Voulant que tout fléchît aux lois de ma puissance.
Je régnais en tyran partout où l’insolence
D’un cœur comme le mien, cruel ambitieux,
Trouvait à contenter ses désirs furieux
Animant mon courroux d’une injuste vengeance.
Et près de triompher de cet illustre état,
Méditant les moyens d’un horrible attentat,
La Parque a su tromper mon injuste espérance.
Peuples qui avez vu la rigueur de mon sort,
Faites des feux de joie en tous les lieux de France,
Car je me faisais roi si je ne fusse mort1 .
- 1Voir *0200
Arsenal 3128, f°39v - BHVP, MS 551, p.14