Sans titre
Sonnet
Impuissantes grandeurs, faibles dieux de la terre,
N’élevez point au ciel vos triomphes divers.
La vertu des lauriers dont vous fûtes couverts
N’a pu vous garantir de l’éclat du tonnerre.
Ce ministre fameux que cette tombe enserre
Ne témoigne que trop aux yeux de l’univers
Que la pourpre est sujette à l’injure des vers
Et que l’éclat du monde est un éclat de verre.
Tous les astres veillaient au soin de sa grandeur,
Augmentaient tous les jours sa pompe et sa splendeur
Et rendaient en tous lieux sa puissance célèbre.
Cependant sa puissance a trouvé son écueil,
Sa pompe n’est plus rien qu’une pompe funèbre
Et sa grandeur se borne à celle d’un cercueil.1
- 1Voir *0055
Lyon BM, MS 756, f°129r - Nouveau Siècle, t.I, p.8 - Tableau de la vie de Richelieu, p.46 - La Place, Recueil d’épitaphes, t.I, p.115 - BHVP, MS 555, f°16r