Le P. Le Tellier, Jésuite
Le P. Le Tellier, Jésuite
Ci-gît Le Tellier d’exécrable mémoire
En deux mots voici son histoire :
Il fut un fourbe déloyal,
Il tourmenta l’Église, abattit Port-Royal1 .
J’admire par quelle aventure
Son corps repose en ce tombeau ;
Il devrait être la pâture
Ou d’un vautour ou d’un corbeau.
- 1Les religieuses de Port-Royal des Champs avaient refusé de signer sans restriction la formule d’acceptation de la bulle Vineam Domini, qui leur était envoyée par le cardinal de Noailles. « Alors, nous dit Saint-Simon, le P. Le Tellier les noircit auprès du roi de toutes les anciennes couleurs qu’il renouvela, les fit passer pour des révoltées qui, seules dans l’Église, refusaient une signature trouvée partout orthodoxe, et lui persuada qu’il ne serait jamais en repos sur ces questions tant que ce monastère, fameux par ses rébellions contre les deux puissances, subsisterait ; enfin que sa conscience était pour le moins aussi engagée que son autorité à une destruction si nécessaire, et qui n’avait tardé que trop d’années. Le bon père piqua et tourna si bien le roi que les fers furent mis au feu pour la destruction. » Trois ans après, un arrêt du Conseil ordonnait la dispersion des religieuses, et, le 29 octobre 1709, d’Argenson, suivi de ses archers, venait les enlever pour les transporter dans divers monastères. (Cf. Sainte-Beuve, PortRoyal.) [Raunié]
F.Fr.12695, p.609