Vers d’un épicurien mourant
Vers d’un épicurien mourant
Tout meurt, je m’en aperçois bien :
Tronchin, tant fêté dans le monde,
Ne saurait prolonger nos jours d’une seconde,
Ni Dumont en retrancher rien.
Voici donc mon heure dernière !…
Venez bergers et Bergères,
Venez me fermer la paupière.
Qu’au murmure de vos baisers
Tout doucement mon âme soit éteinte.
Finir ainsi dans les bras de l’Amour,
C’est du trépas ne point sentir l’atteinte :
C’est s’endormir sur la fin d’un beau jour.
La Place, Recueil d’épitaphes, t.II, p.255