Sonnet
Sonnet
L’illustre Mazarin n’est maintenant qu’une ombre
Et son âme héroïque a quitté sa maison ;
La mort que l’on ne peut fléchir par la raison
L’a fait enfin passer dans le royaume sombre.
De ses rares vertus qui vous dirait le nombre
Pourrait compter les fleurs de l’aimable saison ;
Plus adroit, plus heureux que le fameux Jason,
Il acquit plus de gloire et courut plus d’encombre.
Du flambeau de la guerre il éteignit le feu,
Les plus grands embarras n’étaient pour lui qu’un jeu,
Son nom laisse une odeur plus douce que pastille.
Il bannit loin de nous et trompette et tambour,
De ses fiers ennemis il vainquit la quadrille
Et cet astre a brillé jusqu’à son dernier jour1 .
- 1Voir *0568. Son double inversé en 0438.
Tableau de la vie de Mazarin, p.235-36