Sans titre
C’est donc vous, troupe sacrée1 ,
Qui en voulez au cœur des rois !
D’un vieux cerf après les abois
On en donne aux chiens la curée2 .
- 1Le 27 août, il avait fait appeler le marquis de Pontchartrain et lui avait dit : " Aussitôt que je serai mort, vous expédierez un brevet pour faire porter mon cœur à la maison professe des Jésuites, et l’y ferez placer de la même manière que celui du feu roi mon père ; je ne veux pas qu’on y fasse plus de façon. " On lui représenta que l’ordre qu’il venait de donner n’était que verbal ; qu’il fallait une ordonnance par écrit et qui fût signée ; sur quoi il fit appeler le chancelier et lui ordonna de la dresser et de la sceller après l’avoir signée. Il donna ainsi aux Jésuites des marques de sa tendre affection jusqu’à ses derniers jours. Le bruit général était que longtemps avant sa maladie, le père Tellier l’avait engagé à s’aggréger à la Société, qu’il lui en avait vanté les privilèges et les indulgences plénières, et l’avait persuadé que quelque crime qu’on eût commis et dans quelque difficulté qu’on se trouvât de les réparer, la profession religieuse, faite dans la Compagnie de Jésus, lavait tout et assurait infailliblement le salut. Le roi, dit-on, fit ses vœux dans le secret entre les mains du père Tellier. Il reçut, non pas l’habit, mais un signe presque imperceptible, comme une espèce de scapulaire, qu’on trouva sur lui après sa mort. Le duc de Saint-Simon, qui apporte ces détails, ajoute que Maréchal, chirurgien du roi, qui jouissait après de lui d’une grande privauté, lui a assuré ne s’être jamais aperçu de rien. (Sautreau)
- 2Voir $0072
Raunié, I,103