Sans titre
Louis, près de mourir1 , sachant qu’un ravisseur
Ne peut jamais prétendre à l’éternel bonheur
Et tenant dans ses mains tout le bien de la France
Dont il a si longtemps dévoré la substance,
Commençant d’avoir peur,
Fit appeler son confesseur,
Qui, comme on sait, était jésuite.
Voici ce qu’il lui répondit :
« Vous n’avez qu’à faire un édit
Qui dira que vous êtes quitte2 ."
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On n’avait pas attendu qu’il fût déposé à Saint-Denis pour insulter à ses cendres. Ce même peuple qui, en 1686, avait demandé au Ciel avec larmes la guérison de son roi malade, alla voir son convoi funèbre avec des dispositions bien différentes. On fut obligé de soustraire ce convoi aux sarcasmes des curieux, et on le fit passer à travers les champs et par des routes inconnues, d’Argenson ayant écrit qu’l y avait tout à craindre d’un peuple livré à des réjouissances aussi scandaleuses. “J’ai vu, dt Voltaire, de petites tentes dressées sur le chemin de Saint-Denis. On y buvait, on y chantait, on riait. Les sentiments des citoyens de Paris avaient passé jusqu’à la populace. Le jésuite Le Tellier était la principale cause de cette joie universelle.” Le même historien avait entendu plusieurs spectateurs dire qu’il fallait mettre le feu aux maisons des Jésuites avec les flambeaux qui éclairaient la pompe funèbre. (Sautreau). - 2Voir $0029
Sautreau, III,467