Sans titre
Le bourreau des humains gît dedans ce tombeau.
Le destin en fureur amortit le flambeau
Duquel il embrasa cette machine ronde
Pour détrôner les rois et voler tout le monde.
Ses vices ont causé ses belles actions,
Ses vertus n’agissaient que pour ses passions
Qui hors de ce sujet étaient paralytiques.
Sans condamner les vers, éloges et distiques
Et sonnets fabuleux de ses adorateurs,
Son sang fut corrompu, de même que ses mœurs.
Il renversa les lois, opprima l’innocence.
Par le feu, par le fer, il acquit l’abondance
Qui se peut remarquer en ce vain monument
Où l’orgueil déguisé par le tacitement.
Vois dans son testament l’image de sa vie
Et crois que Mahomet ne fut pas plus impie
Bien que ses affranchis jurent que Richelieu
Tenait la clef du Ciel et l’esprit du grand Dieu1 .
- 1Voir *0248
Nouvelles de l’autre monde, p.25